Mariage pour tous : l’étonnant silence d’André Santini

Santini à la Manif pour tous

André Santini (UDI) à la « Manif pour tous », aux côtés des élus UMP isséens

Interpellé hier soir au sujet de l’application de la loi sur le « mariage pour tous » dans sa commune, le député-maire André Santini botte en touche et refuse de répondre.

A l’Assemblée nationale, il avait voté contre la proposition de loi du gouvernement.

Néanmoins, à l’instar de Pierre-Christophe Baguet (UMP), farouche opposant à la loi bien qu’il ne soit plus parlementaire, M. Santini n’a  jamais affirmé publiquement de refus de célébrer des mariages de deux personnes de même sexe.

Plus curieux encore, M. le Maire s’affichait au départ de la manifestation anti-mariage en compagnie des élus UMP de la ville, tous hostiles à de telles unions et qui demandent l’abrogation immédiate de la loi.

Plusieurs fois sollicité par la presse, il n’a jamais accepté de clarifier son positionnement, qu’il s’agisse de la célébration des mariages, de l’adoption ou de la PMA.

Déclarant tantôt : « Les homosexuels sont souvent des gens très bien », il a pourtant été de tous les combats contre les lois en faveur de l’égalité des droits, considérant qu’il « suffisait d’adapter les textes existants ».

Ce jeudi 4 juillet, lors du Conseil municipal, l’élu d’opposition (écologiste) Didier Hervo a donc déposé une question orale à ce sujet (voir texte ci-dessous).

M. Santini n’a pas jugé bon d’y répondre, pour deux raisons :

  • premièrement pour une raison horaire : les questions orales font rarement l’objet d’une réponse du Maire lui-même puisqu’elles sont abordées en fin de séance, lorsque le maire… a déjà quitté le conseil, qu’il ne préside jamais jusqu’à la fin ;
  • en second lieu en arguant d’une raison de forme : selon le cabinet d’avocats consulté par la ville, dont Paul Subrini (UMP) a lu l’avis, la question serait irrecevable. En effet, les questions orales ne peuvent concerner que les « affaires de la commune ». Or, la célébration des mariages relèverait des affaires du Maire en tant qu’Agent de l’Etat, et n’entrerait donc pas dans le champ des affaires de la commune.

Paul Subrini, pour qui l’opposition est composée « d’agités », a pourtant signé le très agité « appel des maires pour l’enfance », dans un contexte violent où le Ministre de l’Intérieur en appelait à l’apaisement.

Les écologistes isséens demandent donc au maire :

  • d’indiquer si la loi sera appliquée à Issy-les-Moulineaux en matière de mariage ;
  • d’indiquer comment, dans ce cas, les dossiers de tous les couples souhaitant se marier seront traités de manière strictement identique, notamment quant au choix des dates.

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> Texte de la question orale telle que déposée en mairie :

« Conseil municipal du 4 juillet 2013 : Question orale de M. Didier Hervo

La loi relative au « mariage pour tous », publiée le 18 mai 2013 au JORF, a inséré dans le code civil un article 143 définissant le mariage comme l’union de « deux personnes de sexe différent ou de même sexe ».

Après avoir déclaré dans l’émission Elysée 2012, le 6 mars 2012, je cite : « Les homosexuels sont souvent des gens très bien », M. le Maire, ignorant plusieurs sollicitations de la presse (Mediapart, Le Parisien, etc.), a refusé de dire publiquement s’il célèbrerait ou non des unions de deux personnes de même sexe en tant qu’officier d’Etat civil.

Dès lors, considérant que le refus d’un maire de marier deux personnes de même sexe est constitutif d’une faute pénale destinée à faire échec à l’exécution de la loi, M. le Maire pourrait-il nous indiquer s’il célèbrera de telles unions ?

Enfin, si M. le Maire décide, comme nous le souhaitons, d’appliquer la législation en vigueur à Issy-les-Moulineaux, quelles mesures compte-t-il prendre pour que les dossiers de tous les couples de la ville désirant se marier soient traités de manière strictement identique concernant en particulier le choix des dates ? »

 

Airparif : Lutter contre la pollution ou casser le thermomètre, il faut choisir !

Le groupe local EELV d’Issy-les-Moulineaux regrette le départ de la balise d’Airparif installée depuis 20 ans sur le site du square Weiden, et fustige l’attitude absurde du maire André Santini, qui circule lui-même dans une voiture surdimensionnée à la consommation de 17l/100km, aux frais du contribuable isséen.
 
Que cherche à cacher M. Santini en cassant le thermomètre ? Aurait-il mauvaise conscience de ses choix d’aménagement de la ville au profit du tout-voiture ?
 
Aucune tour dans cette ville ne se construit sans parkings. Les anglais, eux, y arrivent pourtant :

 
• de l’aveu de Bouygues Immobilier, 30% des places de parking situées sous la tour Sequana sont inoccupées… alors que la tour Shard à Londres ne compte qu’une quarantaine de places de parking, dévolues aux livraisons et aux personnes à mobilité réduite exclusivement ;
 
• les études initiales prévoyaient 2,1 places de parking par foyer au Fort d’Issy, avant que le chiffre définitif soit ramené à 1 place par foyer, ce qui reste excessif.
 
Les écologistes isséens rappellent à cette occasion leur opposition au projet absurde de réaménagement de la RD7, d’autant plus absurde considérant sa concomitance avec la fermeture des voies sur berges à Paris, et la baisse constatée du traffic.
 
Cet urbanisme de promoteurs qui programme la construction prochaine de 3 tours de bureaux au Pont d’Issy, et pourquoi pas bientôt d’autres tours de très grande hauteur, à la place de l’ancien Hôtel Pullman ou encore au Centre Ville, contribue également à saturer la ville en voitures.
 
Au lieu d’ajouter aux rejets polluants de l’usine d’incinération Isséanne des sources nouvelles de dégradation de la qualité de l’air, la ville devrait tout faire pour lutter contre la pollution et préserver la santé des isséens.
 

La condamnation d’André Santini pour injure publique confirmée en appel (20 minutes avec AFP)

La condamnation d’André Santini à 2.000 euros d’amende pour injure publique envers une élue EELV a été confirmée ce jeudi par la cour d’appel de Versailles (Yvelines), a-t-on appris auprès des deux parties.

Le député-maire (UDI) d’Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine) et ex-ministre devra verser un euro de dommages et intérêts à Lucile Schmid, conseillère municipale d’opposition Europe-Ecologie Les Verts dans la commune voisine de Vanves, ainsi que 1.000 euros au titre des frais d’avocat.

«Elle est complètement givrée»

Le tribunal correctionnel de Nanterre avait déjà condamné en première instance M. Santini pour ces faits, en juin 2012. Ils remontaient au 7 mars 2011, lors d’une réunion publique en marge des élections cantonales, à Vanves.

«Elle est complètement givrée», avait affirmé l’ex-ministre à propos de Lucile Schmid. Evoquant la candidature de cette dernière aux cantonales sur l’une des deux circonscriptions d’Issy, il avait ajouté en parlant de sa commune: «Je ne savais pas que l’on était devenu une décharge.»

Lucile Schmid avait ensuite été candidate face à André Santini lors des législatives de juin 2012, remportées par ce dernier.

«On hésite sur un pourvoi en cassation»

«Cette confirmation me semble logique», a estimé Lucile Schmid à l’AFP, faisant part de sa satisfaction. «L’appel (d’André Santini) remettait en cause les faits, il était important» que la justice «reconnaisse l’injure», a-t-elle ajouté.

«Il y a bien en France des garde-fous à l’impunité dont se sentent pourvus certains élus», a estimé Serge Brière responsable de la section EELV d’Issy-les-Moulineaux, dans un communiqué.

«On hésite sur un pourvoi en cassation», a indiqué Me Grégoire Lafarge, conseil d’André Santini. «On regrette que des propos prononcés dans un meeting, dans un contexte de vivacité» donnent lieu «à une saisie de la justice», a ajouté l’avocat.

Avec AFP