Café-débat sur le logement avec le collectif Nos services publics

Le 22 janvier dernier, notre groupe local Les Écologistes, dans le cadre du Collectif Écolo et Social d’Issy, a contribué à l’organisation d’un café-débat en partenariat avec le collectif Nos services publics (co-fondé par Lucie Castets) et l’Observatoire de la précarité et du mal-logement dans le 92. Les discussions furent riches et le public au rendez-vous, autour d’un enjeu majeur tant au niveau local qu’au niveau national.

Depuis les années 70, les politiques ont favorisé l’accession à la propriété au détriment du logement social, avec un transfert des compétences d’urbanisme aux collectivités, créant une compétition entre métropoles. L’intervention croissante du secteur privé et des promoteurs a entraîné une hausse des prix de 200 à 300%. Aujourd’hui, 60% des Français sont propriétaires, 20% locataires et 20% en logement social. Pourtant, 4 millions de personnes sont mal logées et 80% des Français seraient éligibles au logement social ou intermédiaire. Le logement absorbe un tiers du budget des ménages contre 20% dans les années 60. Malgré un budget public de 40 milliards d’euros, seuls 5 milliards vont aux bailleurs sociaux, limitant leur capacité à construire. La crise du logement ne concerne pas seulement les plus démunis : de nombreux ménages sombrent dans la précarité faute de revenus suffisants et d’un accompagnement adapté. Les services sociaux sont saturés et le 115 ne répond plus à toutes les demandes. Dans les Hauts-de-Seine, l’Observatoire de la précarité et du mal-logement (OPML92) souligne que l’accès au logement social reste difficile, malgré des taux SRU apparemment satisfaisants. À Issy-les-Moulineaux, seuls 366 foyers sur 3 900 demandeurs ont obtenu un logement en 2024, en raison de la faible rotation et de l’appauvrissement des ménages. 17 communes du département n’atteignent pas le seuil de 25% imposé par la loi SRU. Certaines affichent des taux plus élevés (Le Plessis-Robinson : 36%), mais ces chiffres sont trompeurs. Un seuil de 50% serait nécessaire pour pallier la crise, mais la volonté politique manque, les maires freinant la construction de logements sociaux pour éviter d’attirer des populations précaires. Pour compenser, la loi SRU est interprétée de manière large, incluant des logements provisoires, mais cette solution ne résout pas l’insuffisance structurelle de logements accessibles.

Pour aller plus loin:

  • L’édition 2024 du rapport sur l’état des services publics du collectif NSP, avec un chapitre dédié au logement;
  • Le site de l’OPML92, avec des données pour notre territoire Grand Paris Seine Ouest.

Notre groupe local remercie chaleureusement les invité·es et le public pour leur participation à cet événement isséen.

Issy doit soutenir Paul Watson

Le capitaine Paul Watson, 73 ans, a passé sa vie à défendre les océans et la faune marine. Il s’est illustré dans la lutte contre la chasse à la Baleine, toujours pratiquée par le Japon malgré son interdiction par le moratoire de 1986 de la Commission baleinière internationale. Pratiquée au harpon explosif, la chasse à la Baleine est cruelle et largement condamnée par la communauté internationale. 

Paul Watson a été arrêté le 21 juillet  dernier au Groenland, en raison d’un mandat d’arrêt émis par le Japon pour des faits datant de près de 15 ans. Après plusieurs mois de détention, le militant écologiste risque une extradition vers le Japon où il encourt une peine de 15 ans d’emprisonnement, à son âge, la perpétuité. La justice danoise n’a pas permis aux avocats de Paul Watson de présenter les enregistrements vidéo qu’ils détiennent, pour innocenter le capitaine.

Parce que sauver les baleines n’est pas un crime, le groupe local des Écologistes d’Issy-les-Moulineaux demande à la mairie de manifester son soutien par l’affichage du portrait de Paul Watson, comme cela a été fait dans de nombreuses communes comme Nice, Montpellier, Metz, Saint-Ouen …

Nous proposons également d’accorder le statut de citoyen d’honneur de la Ville à Paul Watson.

https://seashepherd.fr/une-justice-differee-est-une-justice-confisquee/

Retrouver la pétition de soutien ici: https://seashepherd.fr/petitions/petition/10/

La gouvernance du Sedif en question

Le 4 juin dernier, le groupe local des Écologistes d’Issy organisait une réunion publique autour de l’eau potable (voir notre Instagram). Quelques mois plus tard, le sujet émerge à nouveau grâce à Mediapart qui vient de publier deux enquêtes, l’une portant sur le contrat de concession d’eau entre le Sedif et Veolia, l’autre sur la gestion du Sedif par le maire d’Issy-les-Moulineaux. Ce dernier article, portant sur la gestion d’André Santini, a retenu notre attention. 

https://www.youtube.com/watch?v=S-L9y-z-Lnc

On y apprend d’abord que monsieur Santini a rejeté « d’emblée » le retour en régie municipale, qui pourtant aurait pu réduire le coût de la ressource pour les franciliens, comme le montre l’exemple de Paris. La technologie d’osmose inversée basse pression a été imposée dans l’appel d’offre, malgré les controverses nées du coût du projet et de son impact énergétique (voir le débat public sur ce projet). 

Selon Mediapart, monsieur Santini aurait une vision plutôt restrictive des missions du Sedif, et s’intéresserait peu à  « La préservation des ressources, les luttes contre les pollutions, les plans pour économiser la consommation en eau, des différenciations tarifaires en fonction des usages et des volumes consommés » qui seraient des sujets « idéologiques ». 

Par ailleurs, le Sedif ne semble pas avoir un fonctionnement très ouvert ni démocratique, et la mission des élus souhaitant contrôler l’institution semble particulièrement difficile (documents non numérisés, contrat de concession de 8000 pages …). 

Pour enfoncer le clou, on apprend que le Sedif ne respecte absolument pas la parité avec un « rapport hommes-femmes est de 1 à 10 » et que son président « peut traîner les gens plus bas que terre, les humilier publiquement sans retenue », ce qui malheureusement n’est pas sans rappeler certains conseils municipaux d’Issy-les-Moulineaux.

Dans un contexte de crise du climat et de la biodiversité, il est urgent que le Sedif se mette à la hauteur de l’enjeu et réforme sa gouvernance. Favorables au passage en régie municipale, les Écologistes d’Issy-les-Moulineaux ne peuvent que déplorer le nouveau dispositif du Sedif selon lequel « les villes qui souhaiteront quitter le Sedif devront verser des pénalités financières ».

Sources :